Cet article allait forcément voir le jour quoiqu’il arrive. Tout comme le destin de Monsieur BIVER, la création de sa propre marque, en son nom, était inéluctable et ce, pour mon plus grand plaisir.
Jean-Claude et son fils Pierre l’avaient annoncé il y a environ un an : “nous sommes en train de travailler sur la conception de notre propre marque de montre”. L’idée de base était de lancer une petite marque familiale pleine de valeurs, pour des gens passionnés et dans le but de créer et de concevoir des montres très exclusives.
Mais avant de parler de cet incroyable projet, revenons un peu sur l’histoire de Jean-Claude Biver le vétéran de l’industrie horlogère, ce magicien qui fait revivre tout ce qu’il touche.
Le Parcours de Jean-Claude BIVER
Né le 20 Septembre 1949 au Luxembourg, Jean-Claude Biver s’installe avec sa famille en Suisse à l’âge de 10 ans, il poursuit ses études jusqu’à obtenir son diplôme de l’Université HEC de Lausanne en 1975. Sa carrière débute chez Audemars Piguet où il commence comme stagiaire, puis rapidement, il évolue vers la vente et le marketing. En 1980, il travaille brièvement pour Omega en tant que responsable produit.
En 1982 Monsieur Biver démissionne et fait l’acquisition avec Jacques Piguet, des droits de la manufacture Blancpain, une marque en chute libre à cause de la fameuse crise du quartz. Il faudra attendre 10 ans, en 1992 pour que Jean Claude Biver cède Blancpain au groupe SMH pour 60 millions de CHF. Le groupe SMH ne vous parle peut-être pas mais c’est pourtant l’entreprise qui deviendra par la suite le Swatch Group.
En 1993, Biver rejoint alors la direction du Swatch Group, mais il reste à la tête de la Maison Blancpain jusqu’en 2003. Il occupera les postes de directeur du marketing et administrateur délégué chez Omega jusqu’en 2004 où il prend la décision de quitter Omega pour reprendre la marque de montre Hublot.
Courant 2012, JC Biver quitte son poste de directeur général de Hublot mais reste tout de même président de la marque. Ce visionnaire du marché horloger arrive à faire renaître de ses cendres la marque Hublot qui faisait pâle figure avant son arrivée. En 2014 c’est un autre changement de cap puisque Biver est nommé président de la division montres de l’emblématique groupe LVMH et il prend également la direction de la marque TAG Heuer.
Mais JC Biver ne s’arrête pas là puisqu’en 2017, il prend la direction de la marque de montre Zenith et il sera fait Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur en 2020. Depuis 2018 environ, Jean Claude Biver a renoncé à ses responsabilités opérationnelles pour les différentes marques où il travaillait et cela malheureusement dû à des soucis de santé.
Il reste encore aujourd’hui très actif notamment en apportant ses conseils à de jeunes marques comme NORQAIN par exemple ou il a rejoint le conseil d’administration en tant que consultant.
Voilà pour ce beau parcours qui devait forcément se terminer par la consécration suprême : la création avec son fils Pierre Biver, d’une marque de montre éponyme qui reflète les valeurs et les envies de Jean-Claude BIVER.
BIVER Watches : la marque de montre de Jean-Claude Biver et son fils
Pour ce tout premier chapitre de la maison horlogère Biver Watches, Jean-Claude et Pierre ont souhaité concevoir une montre relativement complexe : une montre automatique à répétition minutes avec carillon qui est régulée par un tourbillon et remontée par un mouvement avec micro-rotor. Oui, rien que ça.
Il y a de ça quelque jour Pierre BIVER racontait :
“Nous voulions que la répétition minutes soit la pierre angulaire de la marque. Réalisée selon un design auquel nous pouvions tous deux nous identifier et avec un mouvement au service de l’esthétique que nous avions définie. Une montre contemporaine, inspirée par la tradition et représentative de mon père et de moi-même”.
Pierre Biver
Pour la création de cette montre à Carillon Tourbillon, JC et Pierre ont fait appel au “Cercle des Horlogers”, l’un des meilleurs spécialistes dans le domaine. Le Cercle des Horlogers regroupe des spécialistes des calibres comme François Perez, mais également des assembleurs spécialisés et des spécialistes de la décoration de mouvement.
La montre Carillon Tourbillon de BIVER Watches
Quelques jours avant le lancement de Watches & Wonders, Jean Claude Biver et Pierre Biver organisaient un événement afin de dévoiler leur première création : la Carillon Tourbillon.
Avec des finitions extraordinaires même sur des parties invisibles par le porteur, je dois avouer avoir été bluffé par cette montre hors normes. Le Carillon Tourbillon prend vie dans un boîtier de 42 mm de diamètre et se décline en trois variantes:
- Une version avec un cadran bombé en sodalite et avec un boîtier en or rose 5N
- Une avec un cadran en obsidienne argentée et un boîtier en titane
- Et enfin une version avec un cadran squeletté et un boîtier or 5N.
Les trois montres sont dotées d’aiguilles de forme dauphine et d’index en or 5N ou en or blanc. Les bracelets à 5 maillons sont également en or 5N ou alors en titane selon le modèle. La montre offre un niveau de finition juste exceptionnelle aussi bien sur sa face avant que sur la face arrière de la montre. Le boîtier de cette Carillon Tourbillon est étanche à 5 ATM.
Le mouvement de cette montre Carillon Tourbillon
Mais avec quoi est animé ce monument de complication qui combine un tourbillon, un micro-rotor et une répétition ? C’est effectivement une très bonne question quand on voit la complexité de la montre.
Ce garde-temps est animé par le JCB-001, le tout premier mouvement maison de la marque Biver Watches. Ce mouvement à répétition a été légèrement modifié par rapport à un mouvement répétition minute plus traditionnel. Effectivement, un carillon a été ajouté, cela signifie que le mouvement utilise trois marteaux au lieu de deux dans un mouvement classique. Une des caractéristiques relativement rare pour une montre à répétition, c’est le fait que le mouvement soit remonté par un micro-rotor. J’ai toujours été fan des montres avec micro rotor car cela fait gagner énormément de place et permet de proposer une montre fine. De plus, le micro-rotor nous offre une vue imprenable sur le mouvement de cette sublime montre Carillon Tourbillon.
Le fond du boîtier en verre saphir permet de voir le mouvement avec des finitions haut de gamme. Ce calibre automatique JCB-001 possède un diamètre de 34 mm et offre une belle réserve de marche de 72 heures à la montre.
PRIX ET DISPONIBILITÉ
Comme cela avait été annoncé, les montres Biver Watches seront distribuées que par peu de revendeurs et surtout, au compte-gouttes. Il faut compter 520 000€ pour ce Carillon Tourbillon Biver. Aïe, je suis d’accord sa pique. Pour l’instant, les montres Biver seront disponibles auprès d’un seul détaillant par région du globe :
- Yoshida au Japon
- The Hour Glass à Singapour
- Bucherer en Europe
- Material Good aux États-Unis
- Ahmed Seddiqi & Sons pour Dubaï bien évidemment
Pour le moment, seules 18 montres seront disponibles mais d’ici quelques années la vitesse de croisière de la marque pourrait être aux alentours des 50 pièces par an selon Pierre Biver.
Mon avis sur cette montre c’est que je l’attendais énormément, c’est une montre sublime, un oiseau rare qui n’est pas à la portée de tout le monde. Une montre exceptionnelle avec un niveau de détail et de finitions à couper le souffle, un mélange de complexité servi sur un cadran pourtant si simple et élégant. Est-ce que le prix est justifié ? Je ne sais pas, 520 000€ c’est un énorme prix même en horlogerie, ça commence à faire pas mal surtout quand on regarde des montres de chez A. Lange & Söhne, ou de chez Breguet par exemple.
J’aurais adoré voir Pierre et Jean Claude lancer une marque de montre de luxe et haut de gamme plus abordable, mais cela n’aurait pas reflété leurs valeurs et ce qu’ils tiennent à transmettre.
Un article très enrichissant, merci
Avec grand plaisir 🙂
Sur un visuel éclaté de la montre, chaque partie offre l’excellence sur le choix des matériaux, l’exécution et finitions artisanales.
Mais…
Ou hélas pour moi, l’ensemble égratigne mon oeil.
A trop vouloir viser les superlatifs, m. Biver et sa team sont passés à côté d’une esthétique harmonieuse.
La montre accumule les disgrâces au point que le projet passe pour une mauvaise blague.
Quant au prix, ce dernier ne tient que sur le seul nom ou plutôt la réputation de la contribution de m. Biver à l’industrie horlogère suisse.
PS: merci pour l’article
Oui je comprends totalement votre point de vu ! C’est une pièce relativement chargée !
Merci pour votre commentaire 🙂