Hello les amis, vous avez été nombreux à me demander ce qu’était une montre dite à “répétition minute”, minute repeater en anglais. J’ai donc retroussé les manches de ma chemise, fait pas mal de recherches sur internet mais également dans quelques très bons livres d’horlogerie afin de vous fournir un article complet mais surtout compréhensible.
Les origines de la montre à répétition minute
La répétition minute est considérée comme l’un des défis les plus complexes de l’horlogerie. Cette complication requiert une expertise et une expérience incroyables de la part des maîtres horlogers. En effet, cette dernière peut prendre plusieurs semaines à un artisan afin d’assembler les nombreux éléments nécessaires pour créer un seul mécanisme de répétition minute.
Mais alors pourquoi avoir créé une telle complication ? Eh bien la réponse est relativement simple. À la fin du 17ème siècle, le radium et le SuperLuminova n’existaient tout simplement pas, les montres à répétition minute ont vu le jour pour la première fois en Angleterre pour les besoins de la noblesse qui souhaitaient connaître l’heure exacte dans l’obscurité. C’est l’horloger Daniel Quare qui a déposé le premier brevet pour une répétition “à quarts”.
Par la suite, elles ont fait leur apparition au cours du 18ème siècle grâce à la créativité et au savoir-faire d’Abraham Louis Breguet, célèbre horloger et inventeur du tourbillon. Au début, c’est un petit marteau qui venait frapper une petite cloche fixée à l’intérieur du couvercle du fond de la montre. Ces premières “montre à répétition” n’indiquaient que les heures à la demande. Par la suite avec l’évolution du mécanisme est apparue les répétitions “à quarts” puis “demi-quart” et enfin les répétitions qui sonnaient l’heure à cinq minutes près.
Breguet, a ensuite continué à perfectionner les répétitions minutes en remplaçant les cloches traditionnelles par un système de “timbres” enroulés dans le boîtier. Cette innovation a permis d’une part de réduire le volume sonore, et d’autre part, d’offrir la possibilité de sonner des tonalités différentes plus ou moins graves ou aiguës.
Les fabricants de montres comme Lange & Söhne, Patek Philippe ou encore Audemars Piguet utilisent le plus souvent une tonalité inférieure pour les heures, une séquence de deux tonalités pour les quarts d’heure et une tonalité supérieure pour les minutes.
Pour exemple à 9h55, une répétition minute frappera :
- 9 sons graves
- 3 séquences de deux sons (pour indiquer les ¾ d’heure passés)
- et 10 sons aigus. (¾ d’heure + 10min = 55min)
Voici un exemple en vidéo :
Comment fonctionne une montre à répétition minute ?
Maintenant que vous comprenez un peu mieux les origines des montres à répétition minute, regardons de plus près le fonctionnement de ce type de complication horlogère.
Les montres dotées d’une répétition minutes sont le plus souvent munies d’une glissière sur le côté du boîtier. Contrairement à un simple bouton, la glissière permet de ne pas enclencher la sonnerie accidentellement.
Pour enclencher la répétition minutes, il suffit de pousser la glissière. Une fois enclenchés, les deux petits marteaux sont alors engagés. Le premier marteau est l’indicateur des heures, il vient frapper une première lame circulaire qui produit un son grave. Le second marteau quant à lui vient frapper la deuxième lame circulaire qui produit un son bien plus aigu. À eux deux, ils donnent l’heure à la minute près.
Mais l’énergie dans tout ça ? Comment sont alimentés ces deux marteaux ?
Effectivement pour fonctionner correctement, une répétition minute demande énormément d’énergie, assez pour pouvoir actionner les 2 petits marteaux qui permettent de sonner l’heure. La plupart des modèles de montre à répétition minute sont équipés d’un double ressort de barillet.
Le premier barillet permet d’alimenter en énergie le mouvement global de la montre afin d’actionner les heures, minutes et secondes. Le second barillet, va quant à lui alimenter uniquement les marteaux de la complication qui viendront sonner l’heure sur demande.
5 montres à répétition minute iconique
Les montres à répétition minutes ont connu une grande évolution cependant, à la fin du XIXe siècle, leur conception était considérée comme étant presque parfaite. Depuis lors, leur construction n’a que très peu évolué, témoignant justement de la qualité de leur conception initiale. Voici quelques exemples de montre à répétition minutes très connues et produite par des maisons horlogères d’exception comme Patek Philippe Vacheron Constantin ou encore Audemars Piguet.
La Patek Philippe Ref. 5531R-001 : Répétition Minutes à Heure Universelle
Cette montre est un concentré de complication extraordinaire. Elle mélange deux des complications de la maison Patek Philippe : d’une part la Worldtimer et de l’autre part la fameuse répétition minute qui, ici, sonne toujours l’heure locale affichée sur la montre.
La montre possède un boîtier entièrement en or rose 18 carats avec un motif « Clous de Paris » guilloché à la main. Le cadran en émail représente un paysage de Lavaux, sur les rives de l’emblématique lac Léman.
La Vacheron Constantin Traditionnelle Minute Repeater Tourbillon
Ici aussi, la manufacture Vacheron Constantin propose une montre d’exception avec ce tourbillon à répétition minute. Le boîtier relativement imposant de 44mm de diamètre renferme le Calibre 2755 TMR (Tourbillon Minute Repeater), un mouvement à remontage manuel qui permet d’alimenter le tourbillon et également la répétition minute.
A. Lange & Söhne Zeitwerk Répétition Minutes
Sur ce modèle de A. Lange & Söhne, l’heure n’est pas indiquée par des aiguilles mais bien par deux guichets : un pour les heures (complication heure sautante) et un pour les minutes (minute sautante). En plus d’une réserve de marche et d’une aiguille des secondes, la montre embarque également une répétition minute qui s’incruste magnifiquement bien à ce cadran sobre et épuré.
La A. Lange & Söhne Zeitwerk Répétition Minutes possède un boîtier entièrement en platine de 44,2mm de diamètre. Ce dernier renferme le calibre manufacture à remontage manuel L043.5, fini à la main et comprenant au total 771 composants.
La Patek Philippe 5078G Répétition Minute
Cette montre de la maison Patek Philippe présente la complication de répétition minute dans son plus simple appareil. Un boîtier en or gris de 38mm de diamètre, le tout sublimé par un cadran en émail couleur crème. On retrouve également des index Breguet appliqués en or gris ainsi qu’une petite seconde à 6h.
C’est le Calibre R27PS à remontage automatique qui anime la montre ainsi que la répétition minute qui s’actionne avec la glissière se trouvant sur le flanc gauche du boîtier.
Jaeger-LeCoultre Master Grande Tradition Répétition Minutes Perpétuelle
Pour finir, voici une pièce assez folle qui mélange répétition minute et calendrier perpétuel. Cette montre de chez Jaeger LeCoultre limitée à 30 pièces possède un boîtier en or blanc de 43mm de diamètre. Le cadran en émail guilloché bleu indique le jour, la date, le mois, l’année, la phase de Lune ainsi que les années bissextiles.
Le dos de la montre en verre saphir offre une vue sur le calibre Jaeger LeCoultre 950 à remontage automatique. Il offre 38 heures de réserve de marche et sonne l’heure à la demande grâce à la répétition minute qui s’enclenche via une glissière située sur le côté gauche du boîtier.
Pour conclure sur la montre à répétition minute
Voilà donc pour ce bel article reprenant l’histoire et les origines de la répétition minute. Les montres à répétition minute ont une histoire riche et passionnante qui remonte à ce grand monsieur qu’est A.L.Breguet.
Ces montres ont évolué au fil des siècles pour devenir de véritables œuvres d’art. Les maisons horlogères ont su travailler et faire évoluer cette complication, chacune avec leur savoir-faire et leur patrimoine car Dieu sait que le fonctionnement d’une montre à répétition minute repose sur un mécanisme très complexe.
Les montres à répétition minute restent aujourd’hui un symbole de l’excellence horlogère et sont très appréciées des collectionneurs de montres et des amoureux de belle mécanique.
À très vite les amis,
Charles
Très intéressant, enfin un bel article qui passe en détails l’histoire de cette complication que j’aime tant. Merci Charles
Excellent, une bonne recherche documentaire et des explications claires. Je fabrique des pendulettes électroniques avec toutes ces complications mais ce n’est que du programme, c’est plus simple.
Merci pour votre retour ! Oui effectivement cela reste moins compliqué sur version éléctronique mais tout aussi interessant !